mardi 4 septembre 2012

Rameswaram


     Encore plus au sud
Je dois être un peu nostalgique…..et tout cas, j’ai été ravie de retrouver, enfin presque, le Sri Lanka.
En fait, pas du tout, mais je tenais absolument à me rendre à Rameswaram. C’est la petite pointe au sud-est de l’Inde qui s’enfonce vers le Sri Lanka. Il parait même qu’aux temps mythiques, il y avait un pont entre les deux qui a permis à Hanuman, le singe divin de libérer Sita, la femme de Rama. C’est une grande histoire qui figure dans le Ramayana mais je ne vous la raconterai pas, j’oublie les noms au fur et à mesure que je les lis ! Pas encore très au point sur les mythes et légendes indiennes, ça m’étonnerait que ça vienne !
C’est surtout un ensemble de petites iles qui s’enfoncent vers l’Est et  aussi une côte très très surveillée, vu l’animosité entre les deux pays, surtout ne pas monter dans une barque de pêcheurs sans autorisation de la police !
 

Alors comme toute ville chargée d’histoire, c’est une ville très sacrée où chacun devrait faire un pèlerinage afin de se purifier en se baignant dans la mer, même Odile a eu le courage d’y plonger, moi pas. On connait tous les rituels au bord de Gange, c’est à peu près la même chose. Les pèlerins entrent dans l’eau et s’immergent complètement en abandonnant leurs vieux vêtements, il y a partout des tas de saris et de dhotis qui trainent partout, ça donne une ambiance un peu surréaliste et très fervente.


Un tas de rituels incompréhensibles se déroulent sur la plage et sur les quais, de nombreux brahmanes officient devant des lingams en sable, des vaches sacrées, des statues diverses et devant une foule qui prie. Il faut ensuite se rendre au temple, un des plus grands, où bien sûr après s’être déchaussé, vous arpenter des salles, et des couloirs en suivant des processions. Je me retrouve une fois de plus avec des traits  de couleurs sur le front, de la cendre dans la main et les pieds dans un état plus que douteux. Je ne sais pas si j’en ferai autant chez nous. Il faudra que je retourne à Lourdes, une fois, juste pour voir !


C’est fou quand on est étranger ce qu’on peut s’intéresser à d’autres cultures ! J’ai oublié aussi de vous dire que dans ce temple, il y a 22 puits dans lesquels vous pouvez plonger, toujours pour vous purifier. On devait y aller mais on a fait une rencontre inattendue et le temps est passé trop vite !
Quand on est dans ce coin de l’Inde, on a envie d’aller encore plus à la pointe, alors en bus et puis ensuite en camion, on rejoint le bout du monde, c’est Dhanushkodi !
 
Le terme n’est pas trop fort, je sais, il y en a partout des bouts du monde mais celui-ci vaut vraiment le détour. Il y a longtemps, c’était une ville mais un terrible cyclone a tout détruit en 1964, la route, le train, les bâtiments  et maintenant il n’y a plus qu’une immense langue de sable et deux océans qui s’entrechoquent, c’est magique.  Haut lieu de pèlerinage également où toujours les gens se baignent habillés, où les milans tournent incessamment et où les vendeurs de coquillages protégés n’ont pas de scrupules. Mais vite, il faut remonter dans le camion, sinon, c’est 5km à pieds sous une chaleur très forte.







Le lendemain, départ à pieds pour Olaikuda, petit village de pêcheurs où on espère trouver une mer un peu propre pour se baigner, ne parlons pas de se mettre en maillot mais au moins pouvoir nager même habillée. Un pêcheur nous accompagne pour nous montrer sa plage, petite crique abritée et superbe où l’eau est miraculeusement très claire et très bleue. On s’y baigne avec plaisir puis on arrive à une autre plage, où un groupe de pêcheurs nous fait signe de nous asseoir sous le seul arbre de la plage et d’attendre. Oui, mais qui, mais quoi, alors on attend !

Et sortent de l’eau, des filets et des barques, trois français. En fait surtout, un, Rémi, jeune compagnon du tour de France, couvreur de son métier qui vit ici, dans ce village depuis un mois et qui aide les habitants à refaire les toits, les abris, les filets et qui partagent leur vie.


Comme il est français et que je crois les gens l’aiment beaucoup, nous sommes accueillis (le couple de touristes  également ) comme sa famille et pendant deux jours, nous avons été prises en charge  par cette tribu qui n’a pas grand-chose mais qui nous a nourries, véhiculées en moto et initiées aux mystères de la vie des plus humbles en Inde.

Ils nous ont préparé du poisson, emmenées au
marché, fait visiter un mémorial magnifique de Vivekananda, fait passer sur le pont qui relie Rameswaram au continent, et nous avons partagé un petit bout de cette réalité où une maman enceinte avait le palu, où une autre avait des problèmes cardiaques, où le cousin nourrissait tout le monde, où les enfants riaient en s’exerçant à parler, où les chèvres mangeaient dans les casseroles, où le poisson venait de sortir des filets…..un très beau moment.