dimanche 30 septembre 2012

Auroville toujours

Je continue sur le même endroit car j'ai profité pour prolonger par un weekend un peu plus long que prévu, le lycée français ayant fermé ses portes. Merci Charlie!

D'abord super bien accueillie dans une guest house de la communauté d'une remplaçante de l'école, c'était super de pouvoir vivre Auroville, un peu plus de l'intérieur.   Et tellement reposant, je ne me rendais pas compte à quel point le bruit de l'Inde me fatiguait.... du coup, vélo, terre rouge, délires architecturaux, ateliers de fabrication, réalisations artistiques, piscine et rencontres.
 
J'ai même été visiter une communauté, encore plus dingue que toutes les autres: Sandhana forest. Moi au début, je croyais que c'était une visite en foret, normal avec ce nom là! et bien pas du tout. C'est un peu à l'extérieur d'Auroville (u n bus vient vous chercher) mais sur des terrains achetés il y a très longtemps, une aventure complètement incroyable où quelques personnes se sont installées ( françaises, américaines et israéliennes) pour construire un nouveau monde.

Ecolos jusqu'au bout des idées et des actes, purs végétariens, faisant la vaisselle à la cendre, pédalant pour avoir l'électricité (maintenant, ils viennent d'installer des panneaux solaires), cuisine au bois, économisant l'eau, reboisant, n'envoyant pas leurs enfants à l'école, engageant des volontaires qui triment toute la journée avec le sourire, faisant la promotion de films écolos et tous les vendredis soirs, vous avez droit à un film et un repas offerts pour le bonheur de venir partager avec eux un beau rêve. Les constructions ont là aussi magnifiques, tout en bambou mais il y a vraiment quelque chose qui n'est pas passé du tout! Je en comprends pas trop le but, peut être sauver la planète!

Auroville vous permet de vivre vos rêves et de mettre en place vos utopies.

Bien sur, au départ, c'était le fruit et la concrétisation de Sri Aurobindo et de la Mère ( très bons renseignements sur Internet pour ceux qui ne connaissent pas, je risquerais de vous induire d'erreurs si je me mettais à en parler) mais maintenant, je crois que les idées sont derrière malgré des photos, des autels et des référence interminables à cette époque. Beaucoup de gens viennent profiter d'Auroville, s'y installent, s'y confortent, y font leur business ou tout simplement y vivent à petits prix dans de superbes conditions. On en reparlera!

Mais quand même le clou du lieu, c'est le Matri Mandir. Grande sphère, recouverte d'or que tout le monde tente d'apercevoir et surtout d'y pénétrer pour y méditer dans une salle blanche et ronde juste éclairée par la lumière du jour qui passe par un trou et qui est réfléchie par le plus gros cristal du monde. A vivre! mais il faut montrer pattes blanches (au propre et au figuré!)
 
En tout cas, j'ai l'impression d'avoir changer de monde, rien que d'y passer trois jours, ça m'a fait un bien fou! et comme c'est tout près, je pense que je
 vais y aller de temps en temps, m'y mettre au vert.

La maternelle d'Auroville

Je suis certaine que certains attendent des nouvelles d'Auroville....son utopie, ses réalités, ses secrets, ses petites histoires....
Normal, on ne peut pas habiter Pondichery sans s'y rendre de temps en temps et pourtant, c'est seulement la semaine dernière que j'y suis retournée pour la première fois.
En fait déformation professionnelle (je ne me referai jamais) oblige, je voulais visiter les écoles maternelles dont j'avais tant entendu parler.




            Alors, c'est BEAU, on en rêverait tous!
Imaginez une école au milieu de la nature, sans un bruit autre que celui des oiseaux (je vous imagine me lisant en souriant! mais ça fait du bien, après le bruit de l'Inde, venez voir, vous allez comprendre très vite!). Une école tout en arrondis, avec des murs et des sols en ciment ciré, de couleurs harmonieuses, où tout le monde marche pieds nus, où tous les meubles sont à hauteur des enfants, où chaque coin est pensé en fonction d'eux. Imaginez une école où les élèves ne sont pas plus de 15 par classe, souvent moins et où il y a trois adultes avec eux! des enfants de toutes les nationalités qui sont au moins trilingues...

Imaginez une école où il y a des pièces spéciales pour peindre et créer, the painting room, des pièces pour construire avec des jeux conçus et créés pour eux.



Vous imaginez bien! et bien pourtant, c'est la catastrophe complète au niveau enseignement! il n'y a aucun enseignant formé, chacun fait ce qu'il veut en laissant faire les enfants, en les laissant trouver leur créativité et leur rythme propre, en les laissant diriger les adultes parce qu'ils ne faut pas les contrarier, en les laissant se battre parce qu'il faut qu'ils puissent s'exprimer! en les laissant faire et trouver seuls leur chemin!
Je ne vous raconte pas le carnage chez les adolescents (d'ailleurs à Auroville, ils ne sortent jamais vraiment de l'adolescence!)
J'ai rencontré les instits, donneurs de leçons, je préfère vraiment ne pas les avoir comme collègues, malgré les conditions de travail idylliques, sauf financièrement (c'est casiment du bénévolat pour la cause!), je préfère vraiment nos écoles, nos questionnements, nos projets, nos doutes, nos contradictions et nos erreurs que de travailler avec des "idéalistes" pareils (pour rester correcte).
Juste trois chiffres: En ce moment à Auroville, il y a à peu près 500 élèves scolarisés, de la maternelle à la fin des études, 300 donneurs d'enseignement, 3 profs formés!

 
        Mais les écoles sont belles, dommage que ça ne fasse pas tout!

 

La fête de Ganesh


        Connaissez vous Ganesh.
Ce demi dieu à tête d'éléphant, fils de Shiva et de Parvathi? C'est le seigneur des commencements, celui qui supprime les obstacles! Allez je vous emmène le chercher.
 
Peu importe son histoire, son père lui aurait coupé la tête, mais était ce bien son père? en tout cas, résultat des courses, c'est le personnage du panthéon indien le plus vénéré, fêté, admis dans les maisons, la rue, les écoles (même françaises!). Il protège, il favorise, il donne de la joie, du bonheur, de la réussité, en gros, c'est un parfait compagnon pour tous vos projets.
Il est donc très, très fêté et dimanche dernier, c'était son anniversaire!
Pendant plusieurs jours, il y en a eu partout dans les
rues. Ils y étaient façonnés, mis à sécher et peints en attendant le grand jour.

  Chacun se doit d'en acheter un, de le nourrir pendant au moins trois jours et d'ensuite aller le relacher dans la mer. Symbole de renaissance qui chaque année revient. C'était incroyable, il y en avait de toutes sortes, de toutes tailles, en ciment, en argile, en papier maché, en bois....

 Toujours avec son ombrelle!
             et décorés de fleurs et de fruits, il est transporté sur le site de son immersion . Il y recevra d'abord une bénédiction "un puja"et ses hotes s'aspergeront de la fumée reçue.






Normalement, le gouvernement a interdit que les Ganesh qui ne seraient pas en argile ou en papier retournent à la mer, par précaution contre la pollution.

Tout le monde s'en fout, l'important, c'est la cérémonie et peu importe si le lendemain, les poissons nagent sur le dos, intoxiqués par la peinture au plomb! car ce sont des centaines et des centaines qui ont été prendre leur bain à la nuit tombante, certains tellement gros, qu'ils ont été saisis par des grues!

 
 
Inde des paradoxes, des stupéfactions, je suis servie. Un vrai carnaval sous controle policier, je crois que l'année dernière, il y avait eu des débordements! En ces temps un peu troublés, méfiance.

vendredi 7 septembre 2012

Incredible english

 
Je suis en vacances ! Alors pour fêter ça, je retourne à l’école ! J'ai l'impression d'être en colo, c'est rigolo.

Et oui, je me suis inscrite pour un stage d’anglais et de yoga à Goa.
Mythique cité des années 80 où bon nombre de babas venaient essayer toutes sortes de substances sur les plages !

Ce n’est plus tout à fait ça, ou alors ce n’est pas la saison, parce qu’ici, c’est Monsoon time, ce qui veut dire que ce sont des seaux que le ciel vous déverse sur la tête et c’est really incredible ! but so beautiful....



Jamais été autant mouillée, pourtant les tropiques,
ça me connait ! Du coup, obligée de m’habiller en sari !
 

Quand je ne fais pas la touriste ou la princesse,  je fais du yoga et de l’anglais le matin, 1h30 de yoga avec un prof que je ne comprends rien de rien de ce qu’il raconte mais tant pis, je fais comme lui et ça va, je suis. Pas extraordinaire comme cours mais c’est du yoga, alors c’est bien.
 
Et ensuite après un énorme petit déjeuner, Anglais ! J’ai l’impression de stagner au niveau intermédiaire depuis que je m’y suis remise ! De moins en moins de problème pour comprendre, malgré un accent du fin fond du monde, par contre pour parler, ce n’est pas encore ça, malgré d’évidents progrès. Y’a du boulot, mais je vais continuer à Pondichéry. Ici, c’était juste pour m’y remettre et pour visiter Goa.
         De temps en temps, il ne pleut pas, j'en profite pour aller rêver sur les plages!


Et puis, je vous ai déjà emmenés avec moi visiter des usines de thé, cette fois ci, c’est une factory de transformation de noix de cajou. De la noix au sachets, je vous passe les différentes étapes, incroyable, tout bien sur à la main, à déguster avec respect!

 




C’est magnifique, des plages immenses et une végétation tropicale, très très tropicale avec jardins d’épices, éléphants, buffles  et plages immenses.











Couleurs du Monde


A Pondichéry, comme dans  beaucoup d’autres endroits en Inde, fleurissent les actions humanitaires d’aide à la personne et souvent à l’enfance. J’ai eu la chance de rencontrer Christine qui habite dans l’Hérault et qui est responsable de l’antenne de Pondichéry de l’association « Couleurs du monde ».


C’est une ONG qui s’occupe de femmes seules avec enfants, veuves, répudiées, abandonnées….et qui doivent survivre pour que leurs enfants aillent à l’école et grandissent comme les autres.

Même si le statut des femmes change en Inde, elles restent encore sous la tutelle des hommes, leurs pères d’abord, leurs maris ensuite et n’ont en général que peu, voire pas de moyens pour se prendre en charge et pourvoir à l’éducation de leurs petits.

 
 
 Par un système de parrainage, environ 70 familles sont ainsi aidées à Pondichéry et les dons permettent aux femmes d’envoyer leurs enfants à l’école, de les habiller et de les nourrir. L’école ici est en général payante, il existe bien une école gouvernementale gratuite mais apparemment le niveau de l’enseignement est très faible, ces écoles n’ont aucune crédibilité et les professeurs très peu formés. L’école privée, le plus souvent confessionnelle est donc la seule réelle possibilité pour ces enfants d e s’en sortir. Même si elles sont très peu chères, il faut néanmoins fournir les uniformes, le matériel et la nourriture.


J’ai été, avec Christine, visiter quelques familles où nous avons été reçues comme de véritables hôtes importantes et dans chaque regard perçaient la gratitude et les remerciements. C’était très émouvant et très réel. Une autre vision de l’Inde. De bidonvilles, en cases de tôle ou de palmes, nous avons été ainsi rendre compte des changements, des problèmes et des petites joies dans les familles. Chaque année, les familles sont visitées et un rapport est envoyé aux parrains français.
 
 
Maintenant, grâce à Couleurs du Monde, elles s’organisent, suivent des formations, n’ont plus peur d’être battues, se défendent, se rendent à des réunions, connaissent leurs droits, s’épanouissent et de plus en plus se prennent en charge….



Je vais aller deux fois par mois au siège de l’association pour aider. Souvent les mamans  veulent écrire à leurs bienfaiteurs en France. Elles disent en tamoul ce qu’elles souhaitent écrire, à la secrétaire, qui traduit en anglais et ensuite je vais essayer de traduire en français… je veux bien donner un peu de mon temps pour ces femmes, elles m’ont tant émue. Et puis quand on voit d’où elles viennent, où elles vivent, une pièce pour 5, pas d’eau, pas de toilettes, du bois pour cuisiner …. Mais leurs sourires traversent le monde !




Si vous voulez en savoir plus, je vous mets le lien : http://couleursdumonde.org/-Pondichery-Solidarite-