Une des randonnées les plus prisées et des plus étranges est l'ascension de l'Adam's peak, la montagne sacrée du Sri Lanka.
Il faut la faire la nuit, pour être là-haut au lever du jour.
Avec Doro, nous sommes parties pour Hatton en train,
évidemment bondé et nous avons voyagé assises par terre, entre deux wagons. Ambiance asisatique et tiers mondiste assurée, au bout de quelques mois, je suis habituée.
Et là, a commencé la ronde des vendeurs; qui des beignets au piment, qui des cacahuètes, qui des oranges, qui des mangues ou du thé. Nous avons opté pour une mangue que le vendeur nous a coupée en lamelles. Ici, c'est le pays du partage, alors j'en offre à ma voisine et son mari se sert directement dans la main de Doro qui n'en revient pas!
Après un petit café, nous sommes prêtes.
Les srilankais, eux, montent le soir et passent la nuit là-haut. De temps en temps, nous dépassons ou sommes doublées par d'autres petits groupes de pélerins.
La montée est très raide et ce ne sont que des marches, de toutes tailles et toutes différentes. Il parait qu'il y en a 5000, je n'ai pas compté mais nous avons mis trois heures avant d'atteindre le sommet où là, un grand nombre de pélerins attendaient la bénédiction des moines. Nous étions contentes d'arriver et épuisées. Heureusement que tout du long du dernier escalier, il y a une rampe. On se hissait carrément. Là-haut, il faisait très froid et encore nuit. On était à 2200m. Il nous a fallu les pulls, les polaires et les capes de pluie pour se protéger du vent, mais il nous a fallu enlever les chaussures, lieu saint oblige, d'ailleurs Doro a mis le pied dans l'eau.....
Aux dires des différentes légendes, c'est là, qu'Adam aurait posé le pied après avoir été chassé du paradis, c'est là aussi que Bouddha aurait laissé son empreinte et que Shiva serait venu.Le jour s'est levé, le soleil ne s'est pas donné en spectacle, il faisait un peu trop gris mais la vue était splendide et s'est découverte petit à petit au son des tambours.
Nous étions le 15 décembre, au très petit matin et mes voeux d'anniversaire pour Martine ont traversé les continents.
Je ne vous raconte pas la descente, les jambes qui tremblent sans pouvoir s'arrêter, la pluie qui nous brumatise, le monde qui peine, les genoux qui crient, les chevilles, les cuisses...