dimanche 12 mai 2013

Départ

                                        
                                          Et oui, tout a une fin!
Alors je m'envole dans quelques heures et je tenais encore une fois à vous faire un petit coucou à tous. Ceux qui sont venus, et vous êtes très nombreux à être passer partager un morceau de ma vie, ceux qui m'ont suivie à travers mes aventures indiennes, à vous tous qui m'avez témoigné votre soutien, votre amour, votre amitié à travers tous les messages reçus si souvent et qui m'ont aidée dans cette merveilleuse expérience.
           A vous tous, merci encore d'être là toujours et encore.
Je reviens, sereine, ravie, heureuse de rentrer et très contente de ce que j'ai vécu ici.
Ces derniers jours ont été marqués par les dernières fois, c'était émouvant, fort et joyeux. Dernier tour à Auroville, au Matrimandir, dernieres plongée dans le golfe du Bengale, dernier resto, dernière tresse de jasmin dans les cheveux, dernier champagne (et oui, il faut ce qu'il faut), dernieres fois au marché, chez le tailleur, à la piscine, dernier tour en ricshaw, en moto, en vélo, dernier jour d'école, adieu aux collègues, aus enfants, aux parents, dernière bénédiction de Lakshmi, l'éléphante du temple....une page se tourne et à moi de nouvelles aventures!
La suite? que des points d'interrogation mais c'est bien, alors à bientot vous raconter. Et que tourne la vie, toute en couleurs.

samedi 23 mars 2013

BENARES ou Vanarassi

 
Et maintenant Bénarès, ou plus récemment Varanassi. Alors là, c'est incroyable, je n'en suis toujours pas revenue. Un mélange de mondes, un mélange unique comme seule l'Inde peut en inventer avec sa douceur, sa puanteur, sa misère, sa richesse et ses vestiges de toute beauté.





C'est la ville sainte et sacrée de chez sacrée, du fleuve sacré, des morts sacrés et de la soie sacrée.
La ville où les fêtes sont démesurées, où le feu brule, où l'eau jaillit, où les corps brulent, où les vaches bloquent, où les enfants mendient, où les tisserands tissent, où les sadhus s'élèvent et où les pélerins s'agglutinent par milliers.



Un monde à part où la volupté de la soie et des lumieres du soir cotoient la mort et où le luxe des ors voisine avec la famine
Au bord des ghats, grandes marches le long du quai du Gange, les sadhus prient et se rencontrent, officient et se prosternent devant Shiva et son trident . Ils sont renonçants, deviennent hors castes et  pélerinent de lieux saints en villes sacrées.


Un regard .....

Ce qui est bien, c'est de s'immerger au moins trois fois dans le Gange, ce fleuve le plus pollué de la terre, où tout le monde fait sa lessive, sa vaisselle, ses ablutions, jette ses cendres, se lave et se promène en bateau.....


Hommes et femmes aujourd"hui mélangés!
Une dame faisant des galettes de bouse de vaches, utilisées comme combustible.

Et bien sur, ce que tout le monde attend, les buchers funéraires. On les voit, l'odeur de fumée et de bois est partout, ça fait partie de la vie. 400 crémations par jour, les corps enveloppés dans des linceuls de soie attendent leur tour mais ce n'est pas triste du tout. Des tonnes de buches sont pretes sur les barques à quai, des dizaines de coiffeurs tondent les fils ainés chargés d'allumer le feu libérateur.
Si tu quittes ton corps au bord du Gange, dans la cité de Shiva, si tes cendres y sont jetées, ton âme est libérée et tu serras délivré du cycle infernal des réincarnations.

 

L'eau lave et purifie. Rien ne lave mieux les péchés que cett eau sacrée.
 
La grande lessive, made in India! j'adore.....
Les couleurs des saris étendus  rendent les ruines joyeuses.


Et le clou du "spectacle", ces hommes completement nus, recouverts de cendres de bouse de vaches qui vivent leur quotidien tranquillement. De temps en temps, ils enroulent leur sexe autour d'un sabre ou d'un baton et se promènent ainsi pour se déviriliser!!!si, si, je vous assure!



Une ambiance de fête foraine, mais sacrée tout de même mais aussi un calme tranquille. Le soir à Bénarès a une douceur et une paix qui remontent à la nuit des temps. On a l'impression que rien n'a changé depuis le début de la création des mythes.
 Et les âmes continueront de s'élever.



Puri et Konark


Mais en Orissa, il y a aussi la mer, des temples très vivants et d’autres plus mystérieux inscrits au patrimoine mondial, à voir !

D’abord Puri et son très grand temple, Jagannath Mandir. C’est un haut lieu sacré de l’hindouisme (encore un…), temple dédié à Vishnu mais où les non-hindous ne sont pas autorisés à entrer. Temple sous haute surveillance, protégé par des lions en pierre, des policiers avec leur bâton, des vaches, des mendiants, des pèlerins, des marchands, de drôles de  statues habillées de la famille au grand complet , des ruines en tous genres. Il y a une vieille bibliothèque où on s’est fait avoir pour regarder le temple  et la place d’en haut, puisqu’on n’a pas le droit d’y aller dedans mais à part la poussière, pas grand-chose à admirer.

Il y a aussi les plages où je ne me suis pas baignée, les rouleaux du golfe du Bengale me font toujours peur mais où l’ambiance offerte par les pêcheurs, leurs voiles et leurs bateaux est d’une  grande quiétude au petit matin.  Et puis des chèvres gardées au bord de la mer, ça me va bien ! allez même des dromadaires.

Et puis bien sur, le temple du soleil de Konark. Il parait qu’il faut y être pour le lever du soleil, mais ça faisait trop tôt et les vacances sont faites pour se reposer un peu.
C’est un grand char dédié à Surya, dieu du soleil, supporté par 24 roues et tiré par des chevaux de pierre. Tout y est sculpté dans les moindres recoins.

Différente légendes expliqueraient la construction de ce temple, soit une victoire, soit une guérison de la lèpre, soit un grand amour, vous prenez ce que vous voulez et vous déambulez l’air de rien au milieu de centaines de couples  sculptés.
Et oui, ici,  le style érotique domine et les personnages s’en donnent à corps joie ! Rigolo, surtout quand on voit les indiens qui n’osent pas regarder, qui font mine de ou qui détournent la tête de leurs enfants.




Pas très loin, le village de Raghurajpur, village d'artistes où les créations traditionnelles sur les maisons sont de toutes beautés. Evidemment, haut lieu commercial et touristique puisque chaque famille essaie de vous attirer chez elle afin de vous vendre un petit bout de tissu peint ou une magnifique fresque un peu compliquée à transporter! Mais joli quand même.

mardi 19 mars 2013

Las Adivasi de l'Orissa

Pour mes dernières vacances indiennes, l'Orissa m'a tendu les bras avec ses tribus qui habitent les régions montagneuses.
Le voyage commence dans le train où les vendeuses dansent avec leurs paniers de bananes sur la tête.
Le temple de Jagannath à Koraput, petite ville où les dieux sont vraiment particuliers avec leurs grands yeux et leurs allures de bande-dessinée
C'est un état très rural, très pauvre où les chemins silllonnent entre les villages et les rizières. Ca m'a fait un bien fou de voir enfin da la nature et du vert, malgré l'attente de la mousson dans quelques mois.
 

Une pépinière à riz avec son vert si tendre et sa lumière si douce.

Les maisons sont décorées et peintes de dessins traditionnels, les femmes nettoient sans arrêt les rues, les animaux vivent avec les gens et tout le monde cohabite dans les mêmes lieux.
La bouse de vache est ramassée, séchée et conservée comme combustible, rien ne se perd.


Vous savez comme j'aime les maisons peintes, alors je me régale!
Surtout celles ornées de frises et de dessins du quotidien. Il y en avait partout, c'était superbe.
Et puis bien sur, la cerise sur le gateau, ce sont les marchés où tout le monde, chaque village va vendre sa production en partant à pied par les chemins.
Chaque village, chaque communauté a sa spécialité. Ici, chez nous, c'étaient les poteries. Alors on les a suivies à la trace, rondes,   douces, encore chaudes, tout juste sorties des cendres.



Toutes générations confondues, les femmes devant leur porte. Elles portent leurs saris d'une façon très particulière et des boucles de nez et d'oreilles. Complicité de regards et interogations.
Les fabricants de tambours, de tablas et de diverses percussions, de quoi faire rêver certaine!
 Préapration de la fournée pour la semaine prochaine.

Les poteries seront cuites sous la paille et la bouse pendant une nuit entière.


Elles rient, elles dansent, elles m'ont habillée en sari, elles chantent et elles sourient en travaillant. Superbes! 



Beaucoup de tribus, environ une soixantaine habitent cet état de l'Orissa, victimes de conflits armés, d'attentats  naxalistes, de missionnaires, elles sont toujours là encore et malgré tout. Pourvu qu'elles résistent sans se faire trop happées.