dimanche 8 juin 2014

La grande rencontre

Et voila, vous attendiez tous des nouvelles, les voila, je reviens, je reprends la prose de mes aventures.
 Ce n'est pas sans mal, d’abord j’écris sur un clavier anglais sans accent, sous titre en arabe, ce qui rajoute a l'exotisme et toujours a la recherche de mes données, contacts et autres nécessités. Ce qui fait que j'ai même eu du mal a retrouver l'adresse de mon blog, que je croyais perdu et qui ne voulait plus s'afficher. Mais aujourd'hui, dimanche avec l'appui de toutes les divinités rencontrées lors de tous mes périples, c'est revenu. Incroyable, surtout qu'il faut que je vous raconte ma toute dernière aventure.
Hier matin, j'etais au pays des volcans dans une ambiance montagnarde, avec pull, polaire et chaussures adaptees et me voila partie avec un petit groupe pour la Grande Rencontre, celle pour qui tant de gens mythifient le Rwanda.....Vous avez devine, je partais pour une randonnee Gorilles!
Et oui, j'ai ose, j'ai surtout paye tres cher mais vraiment je ne pouvais pas être ici, sans vivre ce momemt decrete magique et inoubliable.

Après une heure et demie de marche d'approche dans un paysage qui commence a monter doucement au milieu des cultures puis de plus en plus raide au milieu des lianes, de la foret , de la boue et des bambous, notre guide aide de sa machette nous traçait le chemin.
A la queue leu leu sur un terrain instable fait de branches accumulées, nous étions un petit groupe de 5 "explorateurs", aides de guide, de gardes, de porteurs, de militaires.....ambiance......en silence, le mal des montagnes pour certains ( environ a 3000m), les regards a l'affut, le chuintement des  talkiewalkies, l'interdiction de boire, de manger, d’éternuer, de tousser.....pas si facile quand tu sors de la grippe! et les coups de machette qui ouvrent le chemin. Vous imaginez l'ambiance? et tout d'un coup, arrêt, stop, plus un bruit, le guide nous fait signe de se regrouper, de s'approcher et la, le premier!



Un peu en contre bas, a 3m, c'est vrai, tout proche, on aurait pu le toucher, un jeune mâle qui s’était un peu écarté de son groupe d'origine. Noir, tout noir, avec des yeux qui nous regardaient très tranquillement, comme si nous étions a notre place.
Le garde lui a parle dans leur langue commune, genre grondement de gorge et chuintement et il a continue a s'installer dans son nid de feuilles, ses yeux se sont fermes et d'un coup, il s'est endormi devant nous! oui, oui, vrai comme si nous allions nous coucher nous aussi! On l'a regarde un bon moment et on a continue a chercher le reste de la famille, une dizaine d'individus qui devaient se trouver par la.
Ici un film, mais je ne suis pas certaine que cela fonctionne, vous me direz
Deuxième rencontre avec une mère et son petit de deux mois, vraiment tout petit et une mère vraiment maman.....
et de l'autre cote, le gros et grand chef de la tribu, le mâle," le dos argente" du groupe. On se retrouvait entre les deux....



Il a 25 ans, il est très très beau, très très grand et très impressionnant. Quand il m'a regarde dans les yeux et qu'il s'est levé pour aller rejoindre sa femelle, je me suis vraiment sentie toute petite, surtout quand il m'a frôlée et que je me suis écartée pour le laisser passer!!





Mais ce qui est fou, ce qui était le plus étrange c'est que tout se passait en silence et dans un calme incroyable. Ils nous regardaient vraiment, nous observaient et ne nous ayant pas trouve dignes d’intérêt ont repris leur vie comme si nous n’étions pas la, alors qu'on était au milieu d'eux, a deux ou trois mètres.....




Un peu plus loin, une autre mère qui jouait avec son petit a cabrioler dans tous les sens, une autre encore plus haut, un autre jeune mâle....une vraie tribu, une grande famille.
Nous sommes restes une heure avec eux, c'est le contrat, a partir de la première rencontre, on a le droit a une heure avec "nos cousins".

Et puis nous les avons laisses a leur sieste, leurs jeux, leurs repas. J’étais un peu triste de partir, je serais bien restée plus longtemps.

C’était un super moment, une grande émotion, un temps hors du monde, un arrêt sur image ou plutôt sur une réalité d'un autre age, une grande difficulté a raconter mais quand même une envie de partager.
Voila, vous pouvez imaginer, un peu, et rêver vous aussi.


Après la descente, marche un peu aérienne, les
lianes, la machette, les branches, les orties géantes, les oiseaux, la pluie qui menace, le retour des cultures, les enfants....et hop, c'est déjà fini. J'ai eu l'impression que j'avais eu une semaine de vacances, je n’étais partie que depuis la veille!

mercredi 19 mars 2014

Congo Nile trail


La route de Ruhengeri à Gisenhi est superbe. Le paysage a changé, c'est presque un grand plateau où sont produits du thé et des carottes! 
Des pélicans qui broutent.....pourquoi pas!
Des colonnes de carottes dans des treillis de bambous qui s'élèvent le long des routes, debout, attendent les camions qui les emporteront vers les villes.
A nouveau, hébergée en foyer religieux....ça va devenir une habitude, ce soir , chez les sœurs bénédictines au bord du lac Kivu.
Tout au nord du pays, frontalier avec le Congo, dont on aperçoit les montagnes de l'autre coté. Encore un endroit de paix, très beau, très vert, très bien entretenu......"ils" savent bien où se mettre!
Lessive  et toilette à la source d'eau chaude

Concert incroyable d'oiseaux, devant ma chambre un arbre à cormorans....
Au petit matin, c'est le départ pour la rando le long du Congo Nile, c'est à dire le long de la crête qui sépare les deux fleuves et leurs bassins versants, sur 94 km.

Alors nous voilà partis avec nos sacs, notre bonne humeur et deux guides.
Trois jours de balades dans une autre vie, dans une autre immersion, dans une autre réalité. Des paysages incroyables, toujours les mêmes, bananiers, manioc et café jusqu'en haut des collines. Et puis d'autres collines et d'autres bananiers et d'autres plantations de café.


Des oiseaux partout, des boules rouges, des boules jaunes, des rapaces, des plumes, des queues, des ailes comme dans un aquarium. Au lieu du bleu, du vert, à la place des coraux, des feuilles. Partout des chants inconnus et tout d'un coup un sourire de reconnaissance pour la huppe, l'hirondelle ou le guêpier....
Alors le café...
caféier
la prochaine fois que vous achetez un paquet de café du Rwanda, et ben, ayez une pensée pour toutes ces femmes qui le ramassent à la main, pour toutes les autres qui le lavent et pour les heures de séchage sur les nattes en bord de piste. 

station de lavage du café
Séchage du café sur la piste
C'est fou comme travail et tout ça pour 600 francs rwandais par jour, ce qui vaut à peu près 70 cts d'euros. Je ne sais pas combien elles ramassent de kg par jour, mais elle travaillent 6 jour sur 7.
On passe aussi beaucoup dans des forêts d'eucalyptus qui sentent bon et surtout qui retiennent le sol sans arrêt emporté par l'érosion.
Une vie qui s'écoule au bord de la piste qui s'étend le long du lac Kivu. Toujours cette trouée, ce chemin, cet espoir vers ailleurs, vers la vie, vers la ville, vers la civilisation.

Enormément de misère, ça c'est un peu dur et toujours des centaines d'enfants qui te regardent étonnés que tu marches comme ça, pour rien, juste pour le plaisir. Des enfants qui ne voient pas souvent de blancs "les mzoungous" qui saluent "good morning" à n'importe quelle heure du jour, des enfants qui vont à l'école, qui jouent et qui travaillent.
C'est le pays le plus densément peuplé d'Afrique. Sa population, majoritairement rurale, augmente de plus de 2 % par an, faisant décroître la taille moyenne des exploitations d'une année sur l'autre. Ils sont passés de 250 ares à 50 ares en une décennie et ça continue! Il parait que tout va s'arranger, alors il faut rester confiants.

 

au marché international
les marchandises viennent du Congo


Toujours des paniers, mais cette fois-ci, j'ai résisté!
On a été obligés d'arrêter un jour avant, à cause de la pluie. La saison des pluies a l'air capricieuse et commence apparemment avant l'heure, à moins que ce ne soit la faute à personne ou au bon Dieu...

Heureusement qu'il est encore là, celui là d'ailleurs, parce qu'on a été obligés de se refugier dans un monastère et même dans une église tellement ça tombait. On ne pouvait pas camper, tout était trempé et nous aussi! Alors des foyers de religieux nous ont ouvert leurs cellules pour qu'on se mette à l'abri.


 
Les guides étaient complètement nuls, incompétents, raconteurs d'idioties et ne connaissant rien. Ma patience légendaire a été mise à rude épreuve, mais c'est beau, très beau.
Finalement, on a fini en bateau, perdus au milieu de nulle part, on a appelé l'hôtel où on devait terminer et un bateau est arrivé en  pleine bananeraie....C'est ça aussi l'Afrique. Il y a toujours une solution!
En attendant qu'il arrive, on regardait un monsieur qui taillait une

pirogue......
                                         et on mangeait des citrons qu'il nous avait offerts.

                          De la poésie pure!


Des enfants, des enfants, des enfants........

Toujours des enfants!